C’est une notion essentielle, au cœur du chemin d’épanouissement et du parcours d’Arnaud. Comme la plupart d’entre nous, mais puissance quinze, Arnaud court partout comme un poulet sans tête, sans être jamais vraiment là – toujours un coup d’avance, toujours dans le projet suivant, le rendez-vous d’après. Des chimères – pas au sens où elles sont inutiles ou ne se réaliseront pas, mais parce qu’au moment où on y pense, elles ne sont pas là. Alors que le présent, lui, est bien là. Et on passe à côté.
Le contentement permet d’arrêter de courir après ces choses illusoires, de ne pas s’épuiser dans cette quête effrénée du bonheur, alors qu’il est déjà là. Il y a ce film de Will Smith qui est merveilleux à ce sujet : La Poursuite du bonheur. C’est une notion toute simple en apparence, et pourtant : quand on l’atteint c’est un tel bouleversement ! Une révolution copernicienne. Un changement de paradigme. D’une puissance folle.
L’accomplissement ne passe jamais par la quête du toujours plus, toujours mieux, la soif de la perfection. Apprendre à se contenter, ça ne veut pas dire renoncer à progresser, ça ne veut pas nécessairement dire non plus déconsommer (même si cela va souvent de pair). C’est plus profond que ça. C’est apprendre à regarder ce qui est déjà là et s’en émerveiller. C’est pour ça que c’est très lié à la pratique de la méditation de pleine conscience, ou comme disent les Québécois, la « présence attentive » – à l’opposé de la présence dite inattentive, quand votre corps est là mais que votre esprit est ailleurs.
Tout nous encourage à être tout le temps ailleurs, à faire vingt choses en même temps. On mange en regardant ses emails. On écoute ses amis en faisant défiler les news. À l’aéroport, on enlace ses enfants qui reviennent de voyage en pensant qu’on va être en retard. Stop ! Respire – en pleine conscience. Change tes lunettes pour voir enfin ce que tu ne vois pas, et qui est là pourtant. Sois totalement présent dans le présent, dans l’instant présent. Regarde et accueille chaque parcelle de merveille autour de toi. L’acte de mâcher, les saveurs de ce que tu manges, le parfum des cheveux de tes enfants au moment où tu les enlaces. Il y a mille et une manières de s’entraîner à cette présence attentive.
Mais il n’y a pas que la méditation – la vie elle-même se charge parfois de nous ouvrir les yeux. Les coups durs, l’adversité, les épreuves, c’est un bon moyen de cultiver cet art du contentement. Quand on perd un proche, on apprend assez vite à apprécier les choses telles qu’elles sont au présent, tant qu’elles sont encore là, c’est-à-dire à l’instant même. On se rend compte de toutes ces capsules de bonheur qui sont là autour de nous et auxquelles on ne prêtait aucune attention, ou que l’on ignorait, que l’on reléguait au second plan, au profit d’autres qui ne sont pourtant pas là. Apprendre à les regarder, les apprécier, les vivre intensément, se rendre compte de la chance que l’on a. Et apprendre à se les remémorer, pas par nostalgie, mais pour mieux y faire appel dans les coups durs ; et les vivre à fond quand elles se présentent à nouveau, avec chaque parcelle de notre corps.
Gratitude, contemplation, contentement, les trois vont ensemble vraiment : la trinité de la sagesse.
@Photo : sasint