J’ai un attachement affectif très fort au village de Grimaud qui se trouve dans le Var. Mes parents y ont une maison. J’y ai passé quarante-deux étés.
C’est un village médiéval dans le massif des Maures, au-dessus du golfe de Saint-Tropez. Un village typique, provençal. Il y a les ruines d’un château du 11e siècle – à une époque, le village, au cœur de terres très fertiles et avec son débarcadère de Saint-Pons, était le plus important du territoire du Freinet – jusqu’à ce qu’il soit décimé par la peste au 14e siècle.
Il y a un cimetière magnifique, très ancien, entre ciel et mer, entouré de collines couvertes de cette végétation si typique de la région – chênes et pins, vignes et cèdres. Il y a ce contraste très fort de couleurs pures, très intenses – le bleu azur du ciel et de la mer, l’or du soleil et le vert du massif. La nature elle-même est très intense et contrastée : à la fois très aride et très parfumée, la douceur parfois, et d’autres fois la violence du mistral et de la tramontane.
C’est dans ce cimetière qu’Arnaud lit, debout devant la tombe de sa mère, la lettre de gratitude qui lui est destinée. Bien évidemment, et sans entrer dans les détails, c’est une lettre très proche de ce que je pourrais écrire et dire moi-même. Ma mère vit encore à Grimaud, mais mon père y est mort il y a six mois, ce qui a bien sûr été un moment très difficile, que l’amour de mes proches et la pratique de la méditation m’ont aidé à traverser.
Il n’y a pas de hasard, même si, sur le moment je n’en étais pas conscient : Promets-moi de vivre est sorti six mois, jour pour jour, après le décès de mon père le 29 mai 2021.