Détermination et liberté

Est-on déterminé par nos gènes ou par nos choix ?

Le parcours initiatique d’Arnaud est celui d’un cheminement vers sa propre vérité, une « reprise en main » de son destin véritable, mais c’est aussi, ou cela passe par, la découverte de sa véritable filiation. Il y a une voix en lui qui lui parle et le guide, une voix qui vient du plus profond de ses gènes, une connexion irrésistible, plus forte que tout. Cela peut paraître contradictoire : cheminer vers sa propre vérité et découvrir qu’on a en nous des éléments qui nous échappent et nous déterminent. C’est une question vieille comme le monde. Je n’ai pas de réponse, mais je crois que les deux ne sont pas aussi irréconciliables que l’on croit, bien au contraire. 

Je crois en effet qu’il y a une part de prédétermination génétique dans notre vie, mais la vraie question, c’est ce que l’on en fait. Certes, nous sommes programmés pour le meilleur comme pour le pire, mais nous avons notre propre chemin qui nous permet de construire notre propre destinée. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », écrivait Paul Éluard. Je crois vraiment qu’il n’y a pas de hasard. Le cheminement personnel, c’est justement de découvrir – c’est-à-dire provoquer, accomplir, honorer sa propre destinée, c’est cela l’intérêt du chemin.

On a toutes et tous un destin, mais certains passent leur vie à le traverser ou à le subir, sans jamais en prendre conscience. D’une certaine manière, c’est comme cela que l’on peut comprendre le « deviens ce que tu es » de Nietzsche. La pleine conscience, c’est aussi cela – à chaque souffle, écouter le silence de tout ce que nos ancêtres nous ont transmis, et de tout ce que le cosmos nous a transmis également (l’oxygène que l’on respire, et les poussières d’étoiles qui nous constituent), et qui fait que l’on est là, à ce moment précis, tel que l’on est et pas autrement – et c’est en prenant conscience de tout ce que ce monde passé et présent nous a légué (la gratitude) que l’on peut savoir vers où aller.

« Découvrir, devenir et accepter pleinement ce que nous sommes, telle est la grande aventure de la vie. » comme dit S… dans le roman. Passer de l’aveuglement à l’acceptation de soi, de tout ce qu’on est et qui fait notre unicité. C’est la meilleure chose que l’on peut souhaiter à quiconque, et c’est tout ce que je souhaite à chacune de mes lectrices et chacun de mes lecteurs.